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14 septembre 2017 4 14 /09 /septembre /2017 11:10

 

Fernand, Lucien Guyot est né le 9 mai 1920 à Bonneval (Eure et Loir).

En 1937, désirant devenir pilote, il s’engage pour 5 ans à l’école de Maistrance de Brest.

Après avoir fait ses classes sur le navire-école des mousses "Armorique", il rejoint le 1er octobre 1938 la base aérienne d'Istres pour apprendre à piloter. En effet, à cette époque, la formation initiale des élèves pilotes de la Marine était dispensée par l'armée de l'air. Le 23 juin 1939, Fernand obtient son brevet de pilote (N° 27200).
Poursuivant le cursus classique, il est envoyé ensuite le centre école de l’aéronautique navale (C.E.A.N.) d’Hourtin le 1er octobre 1939, et fait partie de la promotion "Maître principal Louis Gauthier".

                                      insigne de la promotion M.P. Gauthier

Il y obtient son brevet de pilote de l’aéronautique navale N° 2697 le 30 décembre 1939, il est alors quartier maître.

Après un stage de perfectionnement sur avions modernes du 1er janvier au 31 mars 1940 à la base aéronavale de Lanvéoc, F. Guyot est à l’école de chasse de la B.A.N. de St Raphaël du 1er au 30 avril 1940, puis poursuit les cours de chasse au C.E.A.N. d’Hourtin du 1er mai au 4 juin 1940.

En pleine bataille de France, il est affecté le 5 juin à l’escadrille AB4 de Hyères, escadrille équipée de Loire Nieuport 411 et spécialisée dans le bombardement en piqué.

L’armistice ayant pris effet le 25 juin 1940, c’est une longue période "d’inactivité" que va subir Fernand Guyot : affecté à la B.A.N. d’Aspretto du 1er juillet au 26 août 1940, puis au 5ème dépôt du 27 août 1940 au 21 avril 1941, au camp de vacances de St Raphaël du 21 avril au 17 septembre 1941, et enfin reprise des vols au centre d’entrainement et de perfectionnement au pilotage (C.E.P.) de St Raphaël du 17 au 30 septembre 1941.

Ce qu’il attendait depuis 2 ans arrive enfin avec son affectation le 1er octobre 1941 à l’escadrille 1AC de l’aéronautique navale, équipée de Dewoitine 520.

                                             Alignement de D. 520 de l'escadrille 1AC en 1941

L’escadrille 1AC, qui fait partie de la flottille de chasse 1F avec l’escadrille 2AC, est alors installée sur le terrain de Tafaraoui (qui prend le nom de Lartigue un peu plus tard) situé à une trentaine de km de la ville d’Oran en Algérie.

Le 5 janvier 1942, la flottille participe à l’escorte du bâtiment de ligne DUNKERQUE lors de sa sortie de Mers El Kébir vers Toulon.

                                      insigne de l’escadrille 1AC de F. Guyot

Début 1942, des informations au sujet d’une éventuelle invasion du territoire marocain par les armées allemandes transitant par l’Espagne commencent à circuler. Dans cette éventualité la flottille est affectée en mai à Port-Lyautey près de la ville de Rabat au Maroc.

C’est sur ce terrain de Port-Lyautey le 8 novembre 1942 que la flottille va subir l’attaque américaine lors du débarquement en Afrique du Nord.

Ce jour-là, de nombreux navires de guerre américains ayant été signalés, l’ordre est donné à la flottille de faire décoller une patrouille. C’est Fernand Guyot et l’enseigne de vaisseau Mauban qui sont désignés pour cette mission. Ils décollent à 6h35 et découvrent rapidement au large les centaines de bateaux américains. F. Guyot prévient Port-Lyautey, décide d’attaquer et mitraille un destroyer avec toutes ses armes de bord. Soudain, la patrouille croise la route d’un hydravion de réglage de tir. Fernand manœuvre pour effectuer une passe frontale, mais il est touché et doit rompre le combat car un début d’incendie s’est déclaré dans son habitacle. Il parvient toutefois à regagner la base.

  Pilotes de l'escadrille 1AC en 1942 devant un D. 520 aux couleurs de Vichy. F. Guyot est entouré d'un ovale bleu (coll. Conq)

Vers 9h00 du matin, les avions américains attaquent la base de Port-Lyautey. En entendant les premières explosions, F. Guyot se précipite vers l’avion le plus proche et tente de décoller. Au même moment une bombe tombe à proximité et retourne le Dewoitine 520, heureusement sans qu’il ne soit blessé.

Cette action lui vaudra une citation à l’ordre de la division le 10 décembre 1942 : " Jeune pilote de chasse, a attaqué au canon et à la mitrailleuse la passerelle d’un torpilleur qui protégeait le débarquement des troupes. A tenter de décoller pour une seconde mission pendant le bombardement du terrain et a eu son appareil désemparé par le souffle d’une bombe.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze ".

Les combats cessent dès le 10 novembre au soir, et la base aéronavale de Port-Lyautey étant occupée par les Américains, la flottille 1F s’installe sur le terrain d’Agadir.

En juin 1943, elle quitte Agadir et part pour Thiersville en Algérie pour reprendre, en février 1944, possession du terrain de Lartigue libéré par l’aviation américaine.

Faute de pièces de rechange pour ses Dewoitine 520, elle va alors constituer 4 détachements de personnels qui vont être affectés à des groupes de chasse de l’Armée de l’Air, et de fait le 15 mai 1944 la flottille 1F cesse d’exister.

En ce qui concerne Fernand Guyot, il est transféré au GC 1/4 Navarre, comme cinq autres pilotes de la 1F. Il fera partie de la 1ère escadrille (SPA 95) commandée par le Lt de Pins.

Après un stage d'entrainement sur P. 39 Airacobra, avion qui équipe alors le GC 1/4, sur la base de Berteaux près de Constantine, il rejoint le 19 juin le groupe basé à La Réghaïa près d’Alger dont la principale mission est le coastal command au-dessus de la méditerranée.

      Pilotes du GC 1/4 Navarre à La Reghaïa en juin 1944. F. Guyot est accroupi au centre du 1er rang (coll. A. Denis)

Les missions consistent à survoler les convois maritimes afin de les protéger des bombardiers allemands.

Fin juillet 1944, le GC 1/4 doit être transformé sur P. 47 Thunderbolt pour assurer des missions de tactical command. Il transmet ses P. 39 au GC 3/3 Ardennes et dans le même temps lui affecte les pilotes de l'aéronavale.

Mais cette mutation sera de courte durée puisque le GC 3/3 est à son tour transformé sur P. 47 fin août. Aussi, début septembre Fernand Guyot part rejoindre la 1ère escadrille (SPA 26) du GC 2/6 Travail, groupe reconstitué depuis le 1er août 1944.

    le GC 2/6 en septembre 1944 devant un P. 39, F. Guyot est à l’extrême gauche (ECPAD)

Au 2/6, F. Guyot reprend les fastidieuses escortes de convois, mais aussi la formation au P. 39 des jeunes pilotes fraichement brevetés à Meknès.

Le 22 décembre 1944 est un grand jour pour le groupe puisqu’il quitte l’Algérie pour retrouver la métropole et s’installer sur la base d’Istres Le Vallon.

Dès le 11 janvier 1945, le GC 2/6 commence ses missions sur l’Italie, notamment dans la région de Cuneo puis de Turin.

F. Guyot participe ce jour-là à une reconnaissance armée, entre 14h15 et 16h25, au-dessus du col de Tende, du col de Larche, de Cuneo, Carmagnola, Mondovi, Imperia et Vintimille avec le capitaine Rivory, l’aspirant Galibert et le sergent De Bessé.

Deux camions sont mitraillés et détruits à l’est de Demonte sur la route menant au col de Larche et deux autres sont incendiés entre Fossano et Savigliano.

Au retour, les quatre P. 39 se posent à Nice, où ils passent la nuit.

                         Bell P. 39 Airacobra de l’escadrille SPA 26 du GC 2/6

Au cours du mois de janvier, plusieurs missions de reconnaissance armée sur l’Italie ainsi que des missions de protection de Walrus de l’aéronavale, chargés de la recherche de mines en Méditerranée, sont assurées par le GC 2/6.

Le Dimanche 4 février 1945 à 15h10, F. Guyot, accompagné par le sergent-chef Guisiou et les sergents Ronsoux et Choulet, quitte, à bord de son P. 39 codé "M", Le Vallon pour une reconnaissance armée sur Cuneo, Savigliano-Carmagnola-Canale-Alba et Ormea. Les quatre pilotes ne découvriront pas le moindre véhicule.

Après une heure de vol, le moteur de l’avion de F. Guyot donne tout d’abord quelques signes inquiétants de fonctionnement, puis prend feu subitement.

Il évacue son avion vers 16h30, mais heurte dans sa chute le plan horizontal lui causant la fracture de deux côtes et se pose dans la neige à flanc de montagne, près d’Ormea.

Des soldats allemands ayant vu son parachutage se lancent à sa recherche, mais grâce à l’intervention de partisans italiens, il parvient à leur échapper.

S’en suivent de longues journées de marche dans la montagne pour éviter les allemands, des nuits caché dans des granges ou des grottes pour enfin, après une première tentative infructueuse pour regagner la France, réussir, près de Vintimille, à monter à bord d'une barque de pêche et à rejoindre la côte à Monaco.

F. Guyot sera de retour à son unité le 16 mars 1945.

attestation d'évasion signée du capitaine Rivory, commandant de l'escadrille SPA 26

En récompense de son comportement au combat, il reçoit le 23 mars une nouvelle citation : " Engagé sur le front italien, a fait preuve des plus belles qualités militaires au cours de nombreuses missions de straffing et de bombardement en piqué dans des zones très défendues par la DCA. Totalise au 1er janvier 1945 et depuis sa dernière citation 41 heures de vol de guerre en 26 missions au-dessus des territoires ennemis.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze ".

Par ailleurs, son évasion réussie lui vaut le 2 mai 1945 un témoignage de satisfaction de la part de l'état-major de la Marine : " Officier-marinier pilote d’élite, ayant une connaissance parfaite de son métier. A été contraint de er janvier sauter en parachute à l’intérieur des lignes ennemies au cours d’une mission ; a réussi à rentrer en France dans des conditions périlleuses et malgré un mauvais état physique qui rendit son évasion extrêmement pénible. 

A fait preuve dans ces circonstances de qualités d’endurance et de courage exceptionnelles ".

La guerre terminée, il est reversé dans l’aéronautique navale, en étant transféré le 1er juin 1945 au dépôt des Equipages de Cuers.

F. Guyot vole alors sur Morane 502, la version remotorisée du fameux Fieseler Storch allemand en attendant sa nouvelle affectation.

Le 10 septembre 1945, le Général De Gaulle signe un décret lui octroyant la médaille militaire avec le commentaire suivant : " Pilote de très grande classe qui a toujours fait preuve des plus belles qualités de bravoure. Le 4 février 1945 contraint de se jeter en parachute en territoire ennemi, blessé, a réussi malgré ses souffrances et la neige à rejoindre les partisans dans la haute montagne. A peine remis de ses blessures et épuisé par les privations endurées a rejoint, à force de courage et de volonté, son groupe de combat après deux tentatives effectuées dans des circonstances particulièrement périlleuses.

Ces concessions comportent l’attribution de la croix de guerre avec palme ".

Le 1er novembre 1945, il est à nouveau affecté à la flottille 1F qui a été reconstituée à Hyères le 1er octobre.

En attendant les Seafire Mk. III, version marine du Spitfire, promis par les anglais, les pilotes s'entraînent sur des SBD Dauntless qui ont été détachés du GAN 2.

Ce n'est que le 22 mars 1946 que les premiers Seafire sont livrés, les pilotes allant les chercher aux Mureaux pour les convoyer jusque Hyères.

Après un entrainement intensif d'appontages simulés sur piste, les premiers appontages sur le porte-avions Colossus (qui sera baptisé Arromanches le 15 mai 1947) se déroulent à partir du mois de novembre 1946. On peut penser que F. Guyot en a réalisé un certain nombre puisqu’il y est affecté depuis le 1er octobre 1946.

Après une formation à l'école des officiers d'appontage à Easthaven, il obtient le 31 janvier 1948 le certificat d’officier d’appontage, poste à hautes responsabilités sur un porte-avions.

             Seafire venant d'apponter sur le porte-avions Arromanches en 1948

Il volera très régulièrement à partir de l’Arromanches, et sera à son bord comme officier d'appontage lorsque le porte-avions partira en Indochine le 30 octobre 1948.

Pour cette première campagne, l'Arromanches a embarqué les dix SBD Dauntless de la flottille 4F et deux Seafire affectés en propre au P.A. et Fernand Guyot réalisera plusieurs missions de guerre sur ces avions.

Le 25 décembre 1948, il est promu au grade d’officier de 2ème classe des équipages de la flotte.

Sa bravoure au combat lui vaudra l’attribution de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec une citation à l’ordre de la division : " Officier pilote de chasse hors de pair. A montré les plus belles qualités de courage, de sang-froid et d’adresse au cours de plusieurs missions de guerre sur Seafire en Indochine. S’est particulièrement distingué lors de la destruction de l’important dépôt de munitions de Thu Do Mot le 5 décembre 1948.

Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre des TOE avec étoile d'argent ".

De retour en France, ses qualités de pilote et son expérience le désignent en mai 1949 pour être moniteur des futurs pilotes de chasse à la "54S - école d’aviation embarquée" de Hyères.

                                                  Seafire de l’escadrille 54S

Il y formera de nombreux pilotes, jusqu’au 21 mars 1950, jour où il effectue avec son élève, l’enseigne de vaisseau André Sagon, différents exercices aériens. Lors d’une manœuvre de ralliement, l’avion de Sagon passa sous celui de Guyot et heurta son hélice. Désemparé le Seafire Mk. III (RX-213 code 54.S-2) de F. Guyot, hélice brisée, s’écrasa au sol.

Fernand Guyot n’avait pas encore 30 ans.

Il sera nommé au grade de chevalier de la légion d’honneur à titre posthume avec une citation à l’ordre de la marine nationale : " Jeune officier des équipages hors de pair et pilote de chasse exceptionnel. Enthousiaste et modeste, doué de hautes qualités morales et intellectuelles, s’était distingué au cours de la dernière guerre par un allant et un courage à toute épreuve dans les formations aériennes de la marine et de l’armée de l’air en Méditerranée et en Italie. Trois fois cité dont une fois à l’ordre de l’armée. Cité en outre pour fait de guerre en Extrême-Orient. Devenu pilote de porte-avions, officier d’appontage et brillant moniteur à l’école de l’aviation embarquée, donnait l’exemple d’un jeune officier des plus complet de l’aéronautique navale. Totalisait 1500 heures de vol, 42 missions de guerre et 45 appontages. Tombé en service aérien commandé au cours d’un exercice d’entrainement à la chasse le 21 mars 1950 ".

F. Guyot est enterré dans le cimetière d’Illiers (Eure et Loir). Il était chevalier de la légion d’honneur, titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre 39-40, de la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures, de la médaille des blessés, de la médaille des évadés et de la médaille commémorative 39-45.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 10:22

Delannoy1b

 

Robert, Joseph Delannoy est né le 2 septembre 1890 à Roubaix dans le Nord.

 

Le 2 octobre 1911, il est appelé, dans le cadre du service militaire, au 21ème régiment de dragons cantonné à Saint Omer. Il est rendu à la vie civile le 8 novembre 1913 avec le grade de Maréchal des logis.

A la mobilisation générale de 1914, il est affecté le 2 août au 1er régiment d'artillerie lourde. Un peu plus d'un an après, le 1er novembre 1915, il est transféré au 101ème régiment d'artillerie lourde, pour en fait être affecté le 14 novembre au 107ème R.A.L.

Il demande à être détaché dans l'aviation comme pilote, demande accordée le 16 février 1916.

Dès le mois de mars, il suit les cours de pilotage chasse sur Nieuport à l'école d'Avord qui a comme chef pilote le célèbre Sadi Lecointe. Il obtient son brevet de pilote (N° 3962) le 18 juillet.

A l'époque, l'apprentissage au pilotage est intensif. Le 25 juillet, il est à l'école de perfectionnement Nieuport, le 18 septembre à l'école de tir aérien de Cazaux et enfin le 2 octobre à l'école de combat et d'acrobatie de Pau.

En décembre 1916, R. Delannoy est affecté à l'escadrille de chasse N 80 qui a été créée officiellement le 13 décembre. Tout comme huit autres pilotes, il se rend le 23 au centre militaire de Villacoublay où sont regroupés les pilotes, 5 mitrailleurs et les mécaniciens affectés à l'escadrille qui sera commandée par le capitaine Glaize.

Le 5 janvier 1917, l'escadrille part pour la Marne où elle s'installera à la ferme de la Bonne Maison près de Courville.

Affectée à la 5ème armée, les missions de l'escadrille N 80, équipée de Nieuport 17, consistent en des patrouilles, des reconnaissances d'armée ainsi que des missions photographiques.

L'attaque des ballons d'observation fait également partie des missions de la N 80. Les avions sont alors équipés de fusées Le Prieur.Nieuport.Delannoy4

 R. Delannoy dans son Nieuport équipé de fusées Le Prieur (collection Ronan Furic)

 

Le mois de mars 1917 voit la création du groupe de chasse 14 constitué des escadrilles N 75, 80, 83, et 86.

C'est également au cours de ce mois que l'escadrille 80 reçoit ses premiers SPAD VII.

Robert Delannoy effectue de nombreuses patrouilles de chasse, notamment au cours du mois d'avril qui voit le déclenchement de la seconde bataille de l'Aisne.

Il se familiarise à piloter le SPAD VII, et c'est avec ce type d'appareil, numéro 1126, qu'il obtient sa première victoire. En effet, le 5 mai, lors de la première patrouille de la journée, il abat à 5h45 un biplace ennemi au Nord-Est de Juvincourt.

Le 19 mai, il livre un combat contre un biplace qui tombe désemparé, mais cette victoire ne lui sera comptée que comme probable.

Les patrouilles et combats se succèdent. Ils sont pratiquement quotidiens.

R. Delannoy ne refuse jamais un combat, et le 17 juin, son courage est récompensé par une seconde victoire officielle. Ce jour-là, à 9h45 dans la région de Guignicourt (Aisne), il abat avec le SPAD VII n° 1205 un biplace allemand.

Deux jours plus tard, le 19 juin à 6h45 entre Juvincourt et Craonne, il obtient sa troisième victoire, toujours sur le SPAD n° 1205, en abattant un biplace. Elle a été confirmée comme l'exigent les règles de l'état-major par des témoins au sol, en l'occurrence des membres de la 49ème section d'autos canons.

Le même jour, il est cité à l'ordre de la Xème armée :"Excellent pilote, beaucoup de cran. Nombreux combats avec avions ennemis. Le 5 mai 1917 a descendu un biplace ennemi".

Le 8 juillet, l'escadrille N 80 se déplace sur le terrain de Souilly dans la Meuse pour soutenir l'offensive de Verdun.

Entre temps, le 3, Robert Delannoy a de nouveau été cité à l'ordre de la Xème armée : "Très bon pilote d'un brillant courage et possédant en même temps d'excellentes qualités militaires. A abattu le 19 juin 1917 son troisième avion ennemi".

A peine l'offensive de Verdun terminée, une autre grande bataille s'annonce, celle du Chemin des dames.

Le 11 octobre, le GC 14 est affecté à la VIème armée et quitte le terrain de Souilly pour s'installer sur celui de la ferme de Vaubéron près de Coeuvres dans l'Aisne.

Le capitaine Glaize est remplacé à la tête de l'escadrille 80 le 19 octobre par le lieutenant Ferrand. Le lendemain, n'étant plus équipée que de SPAD, l'escadrille prend officiellement le nom de SPA 80

SPAD VII

SPAD VII de l'escadrille 80 piloté par le Caporal P. Baer, pilote américain affecté à l'escadrille. A noter la bande oblique bleue choisie comme emblème de la SPA 80

 

Compte tenu de ses exploits, Robert Delannoy est promu sous-lieutenant à titre temporaire le 6 novembre 1917.

Du 21 au 28 novembre, le GC 14 est détaché sur le terrain de Cattigny dans le Nord pour soutenir l'offensive anglaise sur Cambrai. L'offensive ayant échouée, la SPA 80 avec le GC 14 retourne sur le terrain de Vaubéron.

Le 15 décembre 1917, Robert Delannoy va vivre une journée très particulière. En effet, aux environs de 9h30 il est en patrouille à 5000 mètres d'altitude dans le secteur Soissons-Reims lorsqu'il aperçoit au loin du côté de Reims un petit point brillant. En fait, il s'agit d'un biplace allemand qui vient de franchir ses lignes et pénètre dans les lignes françaises. Manette des gaz à fond, il rattrape au dessus de Prosnes le biplace qui est également attaqué par une patrouille de l'escadrille SPA 48, patrouille composée du capitaine Sabattier, commandant de la 48, et des adjudants Renauld et Guingand.

Devant les attaques des avions français le biplace allemand pique brusquement, mais R. Delannoy le suit et le mitraille presque à bout portant. Soudain l'avion allemand explose et de nombreux débris touchent son avion. Le pare-brise est cassé ainsi que l'hélice, le radiateur est percé et le moteur est calé. En boule dans sa carlingue pour ne pas être touché par l'huile et l'eau bouillante s'échappant de son moteur, R. Delannoy, alors qu'il est encore à 4000 mètres, essaye de contrôler son avion. Finalement, après des minutes qui lui parurent une éternité, il parvient à 300 mètres d'altitude, repère une petite clairière dans un bois près de Sept-Vaulx et arrive à y poser son avion "comme une fleur" (dixit R. Delannoy).

Des aérostiers de la 57ème compagnie, témoins du combat, lui offrirent un bon déjeuner. Le capitaine Thévenot, commandant de l'aéronautique du 4ème corps d'armée, lui proposa qu'un avion de l'AR 40, dont un équipage avait également été témoin du combat, le ramène au terrain de la SPA 80.

Arrivé à Vaubéron, Robert Delannoy fût accueilli avec joie et soulagement par son ordonnance Mesona, son mécanicien Régis et sa chienne Diane.

La victoire fût partagée entre lui et les trois pilotes de la SPA 48

Ce fait d'armes lui vaudra le 14 janvier 1918 d'être nommé dans l'ordre de la légion d'honneur au grade de chevalier avec la citation suivante : "Pilote de grande valeur remarquable par sa bravoure et son intrépidité. S'est distingué au cours de nombreux combats avec les appareils ennemis par son adresse, son audace et son mépris du danger. Le 15 décembre 1917 a abattu son quatrième avion ennemi".

En ce début de l'année 1918, les missions vont se succéder malgré le mauvais temps. En Mars, le GC 14 opère contre l'offensive allemande dans la région de Lassigny-St Gobain en effectuant de nombreuses missions de reconnaissance, de patrouilles de chasse mais aussi de mitraillage de troupes et de convois.

Delannoy2d

      Groupe d'officiers du GC 14, terrain de Vaubéron. De gauche à droite : Lt L. Milliat (SPA 80), S/Lt R. Bamberger (SPA 75), Lt H. Hay de Slade (SPA 86), 1/Lt G. De Freest Larner (SPA 86), Lt A. D'Abboville (SPA 86), S/Lt R. Delannoy (debout avec la "peau de bique"), Lt E. Thiriez (SPA 86)

 

Depuis le début du mois de février, la SPA 80 reçoit les nouveaux SPAD XIII qui vont petit à petit remplacer les SPAD VII.

R. Delannoy se voit confier rapidement l'un de ces redoutables chasseurs, en l'occurrence le N° 2287. La bande bleue de l'escadrille y est immédiatement peinte ainsi que le numéro 3 qui lui a été attribué.

Pourtant, quelques semaines plus tard, au cours d'une patrouille, R. Delannoy est victime d'une panne de moteur et doit atterrir d'urgence dans les lignes alliées. Le choc est rude, l'avion sérieusement endommagé, mais lui n'est que très légèrement blessé.

SPAD XIIId

  Mécaniciens de l'escadrille autour du SPAD XIII accidenté de R. Delannoy

 

Les missions, les combats vont se succéder au fil des semaines au gré des offensives alliées ou allemandes. Le 15 avril, le GC 14 quitte le terrain de Vaubéron pour celui de Feinvillers puis se déplace le 5 mai pour celui de Bray-Dunes dans le Nord où se déroule l'offensive allemande dite des Flandres.

Le 1er juin, l'escadrille SPA 80 tout comme le reste des escadrilles du GC 14 part pour le terrain de Thiers dans l'Oise pour être opposée à l'offensive allemande en direction de Paris.

C'est à partir de ce terrain que Robert Delannoy va obtenir ses prochaines victoires. Le 20 août, il est en patrouille avec le S/Lt Compagnion et l'Adj. de Tonnac de Villeneuve lorsqu'ils aperçoivent des biplaces allemands. Ce sont des Halberstadt C. Les trois pilotes français les attaquent immédiatement, et après quelques minutes de combat, l'un des avions allemands tombe en flammes. La victoire sera attribuée aux trois pilotes. Suivi de l'Adj. de Tonnac de Villeneuve, R. Delannoy attaque un deuxième Halberstadt qui, devant les assauts des français, préfère finalement atterrir dans les lignes françaises. Son équipage sera fait prisonnier. Même si elles sont partagées, ces 5ème et 6ème victoires sont pour Robert Delannoy l'occasion d'intégrer le cercle très fermé des As.

SPA80a

L'As Robert Delannoy dans son SPAD XIII décoré de la bande oblique bleue, insigne de la SPA 80

 

1er septembre 1918, nouveau déplacement pour l'escadrille qui s'installe sur le terrain de Boursonne dans l'Oise, puis le 9 octobre départ pour celui de Royallieu près de Compiègne.

C'est sur ce terrain que R. Delannoy apprend le 16 octobre qu'il est une nouvelle fois cité à l'ordre de la Xème armée : "Officier pilote très audacieux. A eu plusieurs fois son appareil criblé de balles en se portant au secours de ses camarades. A néanmoins cherché le combat sans répit avec une volonté tenace et une énergie inlassable. Le 20 août 1918 au cours de la même patrouille a attaqué deux biplaces de combats ennemis. A abattu le premier en flammes et forcé le second à atterrir dans nos lignes (5ème et 6ème victoires)".

Ultime déplacement pour l'escadrille SPA 80 avant la fin du conflit le 31 octobre pour le terrain de Séraucourt dans l'Aisne.

L'armistice du 11 novembre est accueilli évidemment par tous avec joie et soulagement. L'escadrille 80 aura effectué 3096 patrouilles, livré 417 combats, perdu 13 pilotes et remporté 17 victoires aériennes homologuées dont une contre un drachen. Son As est le S/Lt Robert Delannoy.

                                                               SPAD XIII de R. Delannoy en 1918

 

Le 14 décembre, l'escadrille s'installe sur le terrain de Trécon dans la Marne.

De nombreuses escadrilles sont dissoutes au début de l'année 1919, pour la SPA 80 ce sera effectif le 12 février.

Robert Delannoy restera dans l'armée jusqu'à sa mise en congés illimité de démobilisation le 15 août 1919. Entre temps, le 24 mai, il a été promu Sous-lieutenant à titre définitif.

Retourné à la vie civile, il exerce le métier de négociant en charbons à Mouvaux dans le Nord.

Réserviste, il est promu lieutenant le 28 août 1923.

A partir de 1930, il va effectuer chaque année une période volontaire dans l'aviation, tout d'abord au centre d'entrainement de La Brayelle à Douai puis à partir de 1933 au Cercle Aérien Régional de Lille-Flers et enfin à partir de 1937 au Groupe Aérien Régional 501 de Lille-Lesquin (qui deviendra Groupe Aérien d'Observation 501 le 1er janvier 1938) avec lequel il vole sur Mureaux 115. En plus de ces périodes volontaires, R. Delannoy effectuera en 1931 et 1932 deux périodes obligatoires de 21 jours chacune à Essey-les-Nancy.   Delannoy.GAO501c

R. Delannoy en compagnie du Lt Lefebvre, observateur au GAO 501, devant un Mureaux 115 

 

Capitaine depuis le 9 décembre 1933, il est mobilisé à 49 ans le 25 août 1939 et affecté au commandement des forces aériennes de corps d'armée N°1 puis en janvier 1940 aux forces aériennes de la 7ème armée. Il effectue des missions de reconnaissance et de liaison. Au total, jusqu'à sa démobilisation le 10 août 1940 à Limoges, il réalisera plus de 27 heures de vol comme pilote.

Le 31 décembre 1941, il est versé dans le cadre sédentaire, puis, atteint par la limite d'âge, rayé des cadres des réserves de l'armée de l'air le 2 septembre 1943.

Le palmarès de Robert Delannoy est éloquent : plus de 835 heures de vol, 6 victoires aériennes homologuées, titulaire de la croix de guerre 14-18 avec 4 palmes, chevalier de la légion d'honneur en 1918, officier de la légion d'honneur le 1er janvier 1936, croix des services militaires de 3ème classe le 3 mars 1939, commandeur de la légion d'honneur le 30 juin 1953.

Robert Delannoy est décédé le 24 décembre 1979.

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 07:39

    cdt marcel coadou 2b

 

La biographie complète à été publiée dans les N° 230 et 231 de la revue Avions

Comme évoqué dans le 1er chapitre consacré à la période 1914-1919, Marcel Coadou, malgré sa très forte envie de rester dans l'aéronautique militaire, est rendu à la vie civile le 15 Octobre 1919.

Du jour au lendemain, il se retrouve seul (ses parents sont décédés), sans domicile et sans indemnité de démobilisation. Il part en quête d'un emploi et se voit pour cela contraint d'acheter un costume à crédit !

Dessinateur industriel de formation, il trouve un poste de directeur technique et commercial d'un atelier de décolletage et de fabrication de bougies d'allumage pour moteur à explosion.

Mais son goût pour l'aviation ne l'a pas quitté. Dès Octobre 1922, il réalise une période volontaire dans l'aviation militaire sur la base d'Orly. Il volera à cette occasion sur Caudron G3. Réserviste, il est nommé lieutenant le 6 Janvier 1922. 

Décidé de vivre de sa passion, à la fin de l'année 1922, il entame la formation de pilote de transport public, passe les épreuves pratiques et théoriques à Paris et obtient la délivrance de cette qualification sous le N° T.P. 0739 le 12 Février 1923.

Il entre à la compagnie Franco-Roumaine de navigation aérienne qui existe depuis le 23 Avril 1920 qui fût la première compagnie internationale de transport aérien créée dans le monde.  

Franco-Roumaine

                                                         Affiche de la compagnie Franco-Roumaine 

Dès le 20 Février, il commence les vols d'entrainement sur SPAD, et sera confirmé dans ses fonctions après des voyages de poste entre Le Bourget et Strasbourg.

M. Coadou est affecté à la ligne Prague-Varsovie et volera la plupart du temps sur Potez VII, avion qui peut transporter deux passagers.

Après plus de 90 vols sur cette ligne, il est subitement licencié en Novembre 1923 pour avoir refusé de convoyer de Varsovie à Paris un Potez VII à bout de souffle, et ce d'autant qu'il avait contracté une pleurésie au cours d'un survol des Carpathes à plus de 2000 mètres d'altitude (à l'époque, le pilote était encore à l'air libre dans son cockpit).

Fatigué par sa maladie, il décide de rentrer en Bretagne pour se rétablir et accepte un poste de directeur technique et commercial à la Sté anonyme des carrières de granit de l'Ile-Grande près de Pleumeur-Bodou.

Dès le mois d'Août 1924, il effectue à nouveau tous les ans des périodes volontaires dans l'aéronautique militaire, toujours à la base d'Orly.

A la fin de l'année 1929, il démissionne de son poste de directeur technique, une clause de son contrat n'ayant pas été respectée.

En 1931, Marcel participe au 1er tour de France des avions de tourisme, épreuve organisée par l'hebdomadaire "Le Journal". Il pilote un monoplan Farman 232 avec un moteur Michel de 100 CV, et effectue l'épreuve en compagnie de Mr Thomas, propriétaire de l'avion qui est immatriculé F-ALCX. Ce tour de France, qui se déroule du 25 avril au 10 mai, rassemble 52 avions. M. Coadou le termine à la 7ème place, juste devant une aviatrice qui commence à se faire un nom, Maryse Hilsz.

Pressentant le développement de l'aviation de tourisme, il décide de créer à Saint Michel en Grève une station aérienne. Ayant obtenu les autorisations préfectorales le 4 Juillet 1931, il construit sur la grève un hangar qui abritera un puis deux et enfin trois avions école.

Le président de l'aéroclub sera le général d'aviation Keller, Marcel Coadou étant vice-président et chef pilote.     

St Michel en Grève . Aérobar 1c

                              le Farman 232 F-ALLS de M. Coadou devant le club house de l'aérodrome     

Un club house est construit, et au fil des ans, l'aérodrome se développera sous l'impulsion de M. Coadou qui apprend l'art du pilotage à de nombreux élèves.

La première élève a être lâchée en solo s'appelle Sabine Leyritz. Elle deviendra plus tard l'épouse de Marcel Coadou. Passionnée elle même par l'aviation, elle sera également instructeur et apprendra le pilotage à de très nombreux élèves.

Ayant effectué chaque année des périodes en tant que réserviste, il est nommé capitaine le 25 Décembre 1931.

Du 4 au 12 juin 1932, il participe à nouveau au tour de France des avions de tourisme. Cette fois-ci, il pilote son Farman 232 immatriculé F-ALLS propulsé par un moteur Michel de 100 CV, et a comme passagère sa compagne Alice Hodebert. Le couple termine l'épreuve à la 15ème place.

Jusqu'en 1937, Marcel Coadou effectuera des centaines d'heures de vol sur son Farman 232, et organisera chaque été sur l'aérodrome un meeting aérien très apprécié des habitants de la région. 

Après avoir été élevé au grade d'officier de la légion d'honneur le 30 Décembre 1934, il est décoré, sur le terrain de St Michel en grève le 13 Septembre 1937, de l'ordre de commandeur de la légion d'honneur des mains du général Keller pour services exceptionnels.

légion d'honneur.2b            

Remise de l'ordre de commandeur de la légion d'honneur par le général Keller 

Sous l'injonction du général d'armée, commandant en chef de l'armée de l'air, M. Coadou est réintégré, à 40 ans, au service actif pour une durée de deux ans le 27 Décembre 1937.

Il est affecté au 1er groupe de la 2ème escadre d'aviation légère de défense basée à Chartres. Ce groupe, qui réunit les deux plus célèbres escadrilles de chasse de l'armée de l'air la SPA 3 dite de Guyenemer et la SPA 103 dite de Fonck, prendra en 1939 l'appellation groupe de chasse I/2. M. Coadou est nommé adjoint du capitaine Daru, commandant du 1er groupe.

Dès le 30 Décembre, il effectue quelques vols à la section d'entrainement, puis à partir du 10 Janvier 1938 il vole sur Dewoitine 500 qui équipe le groupe à cette époque. 

Il volera régulièrement sur ce type d'avion jusqu'en Avril 1939. Ce mois la, le groupe commence à percevoir le monoplace de chasse le plus moderne de l'armée de l'air, à savoir le Morane Saulnier 406, qui s'avérera complétement dépassé en 1940 face aux Messerschmitt 109.

Chartres.2b

                                           M. Coadou devant les premiers MS 406 perçus par le GC I/2

Il est lâché sur MS 406 le 20 Avril 1939. Tous les mois, malgré la charge administrative de sa fonction, il effectue de nombreux vols. Le 14 Juillet, avec le reste du groupe il participe au défilé aérien.

Le 27 Août, le GC I/2 décolle de Chartres pour se rendre sur son terrain d'opérations, Beauvais-Tillé dans l'Oise. Le groupe fait partie du groupement de chasse 21 chargé entre autres de la couverture aérienne de la région parisienne.

Le 3 Septembre la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l'Allemagne. La veille, M. Coadou a été promu au grade de commandant.

Au printemps 1939 avait été lancé une grande souscription nationale afin d'offrir à l'armée de l'air une escadrille de chasse supplémentaire. C'est le groupe de chasse II/7 qui avait été choisi pour recevoir les Morane Saulnier achetés avec l'argent récolté. Le GC II/7 a bien officiellement réceptionné les MS 406 flambants neufs, mais comme il était déjà équipé de ce type d'appareil, les avions seront reversés en Octobre au GC I/2. Souscription nationale oblige, chaque avion porte un nom d'une province française.

Marcel Coadou, breton de naissance, décide de s'attribuer le MS 406 baptisé Bretagne. Il s'agit du N°438 qui devient son avion officiel.

26 Octobre 1939.2             

 le commandant Coadou à côté de son MS 406 baptisé Bretagne 

Du 5 au 15 Décembre, Marcel Coadou se rend avec 10 jeunes pilotes à Moronvilliers, près de Mourmelon dans la Marne, afin qu'ils y effectuent une campagne de tirs. La météo étant extrêmement mauvaise, cette période sera essentiellement consacrée à des essais en vol. Ils seront tous de retour à Beauvais le 19 Décembre.

Le groupe de chasse I/2 reçoit le 27 Janvier 1940 l'ordre de se rendre sur le terrain de Xaffévillers dans les Vosges. Les pilotes sont ravis de quitter l'Oise, secteur bien trop calme à leur goût.

En fait, compte tenu des conditions climatiques, le groupe ne décolle que le 13 Février pour atterrir non pas sur le terrain Xaffévillers, impraticable à cette période, mais à Velaine-en-Haye près de Nancy.

C'est à partir de ce terrain que Marcel Coadou effectuera sa première mission de guerre en participant à la protection de deux Potez 63 de reconnaissance.

27 Février 1940, le groupe I/2 peut enfin se rendre sur le terrain de Xaffévillers.

Malgré l'état exécrable du terrain, des missions sont effectuées.

M. Coadou en réalisera trois au cours du mois de Mars. Le 4, il participe à la protection d'un Potez 63, le 10 pendant 1h30 il effectue une protection du terrain et le 24 il réalise à nouveau une mission de protection d'un Potez 63.

Le 11 Avril, nouveau changement de terrain pour le groupe de chasse I/2 qui se déplace à Toul-Ochey (Meurthe-et-Moselle).

La première mission de guerre à partir de ce nouveau terrain sera pour M. Coadou le 20 Avril et consistera à protéger un Potez 63.

Le 22, au cours d'une mission de protection de deux Potez 63, la patrouille composée du Cdt Coadou, du Cne Hyvernaud et du S/Lt Dubonnet voit passer sous elle un Dornier 17. Chacun des pilotes attaquera l'avion allemand qui pourtant arrivera à rejoindre ses lignes.

Williame2

le capitaine Williame (en tenue de vol) devant son MS 406. Commandant la 1ère escadrille (SPA 3), il a signé chaque mois à partir de Janvier 40 le carnet de vol de M. Coadou qui volait la plupart du temps avec cette escadrille.

10 Mai, déclenchement de l'offensive allemande. Marcel Coadou effectuera ce jour la une mission de protection du terrain sur alerte. 

Le groupe I/2 est déplacé le 14 Mai sur le terrain de Damblain en Haute-Marne, celui de Toul-Ochey étant jugé trop exposé.

Devant l'avance allemande, le groupe partira le 13 Juin pour Dijon-Longvic pour dès le 15 changer pratiquement chaque jour de terrain. Le jour de l'armistice, il se trouve sur le terrain de Nîmes-Courbessac.

Entre le 10 Mai et le 25 Juin, Marcel Coadou n'effectuera plus, à son grand regret, de mission de guerre.

Le groupe de chasse I/2 sera officiellement dissous le 20 Août 1940.

Entre temps, plusieurs citations sont venues honorer les pilotes du groupe. Marcel Coadou est cité le 14 Juillet à l'ordre de la division : "Pilote de guerre 1914-1918 au cours de laquelle il avait obtenu 9 victoires. A repris sa place dans un groupe de chasse où il est resté durant toute la campagne 1939-1940, faisant preuve d'un allant qui ne s'est jamais démenti. A fait profiter les pilotes de son unité de son expérience tout en donnant lui même un exemple soutenu au cours de patrouilles de chasse auxquelles il a participé."   Cette citation s'accompagnait de l'attribution de la croix de guerre avec étoile d'argent.

Il est officiellement démobilisé le 24 Août, et retourne contraint à la vie civile.

M. Coadou, avant de rentrer dans sa Bretagne natale, se met à la recherche de sa femme et de ses enfants partis, comme des millions de français, sur les routes de France devant l'avancée des armées allemandes.

Après un mois de recherche, il les retrouve et retourne dans sa propriété de Trébeurden qu'il découvre occupée par des officiers allemands. Par respect pour le combattant de l'air qu'il était, sa chambre ainsi que celles de ses enfants lui sont rendues, mais la cohabitation lui sera très pénible.

La présence des allemands ne l'empêche pas en 1943 et 1944 de fournir à la résistance des renseignements sur les défenses côtières des régions de Ploumanac'h, Trégastel, Pleumeur-Bodou et Trébeurden.

En Octobre 1944, à 47 ans, il parcourt en vélo les 540 km qui séparent Trébeurden de Paris afin de se présenter au ministère de l'air espérant être réintégré dans l'armée de l'air. En vain !

Ayant vendu sa propriété, ravagée par la guerre, M. Coadou habite quelques années à St Germain en Laye, puis en 1948 décide de s'installer dans le Var à Boulouris à côté de St Raphaël. 

Très vite, il fréquente l'aéroclub de Fréjus-St Raphaël et y deviendra rapidement, ainsi que son épouse, pilote instructeur. Ils seront tous les deux les principaux animateurs de l'aéroclub et formeront des centaines de pilotes.

Le 14 Janvier 1954, il est décoré de la médaille d'honneur de l'aéronautique (médaille d'argent).

Marcel Coadou ne prendra sa retraite qu'en Juillet 1968 à l'âge de 71 ans !

Le 11 Novembre 1981, il participe à l'ultime rassemblement international des As de la 1ère guerre mondiale.

Il s'envole définitivement pour le paradis des pilotes le 22 Octobre 1985.

Une place de St Raphaël et une rue de Lannion portent son nom associé à jamais à la passion de l'aviation, au courage et à l'amour de la patrie.

 

Article rédigé grâce à  Michelle Coadou (fille ainée du pilote) et Jean-Claude Rougier que je remercie chaleureusement pour m'avoir permis de consulter les archives de M. Coadou.

Reproduction totale ou partielle de l'article interdite sans autorisation préalable. 

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3 mars 2012 6 03 /03 /mars /2012 18:17

 

Coadou3

La biographie complète a été publiée dans les N° 230 et 231 de la revue Avions

Coadou Arthur, Marie, Marcel est né le 7 Février 1897 à Saint Brieuc dans les Côtes d'Amor.

Tout d'abord apprenti mécanicien, il se passionne très vite pour cette aviation naissante du début du XXème siècle.

Voulant devenir pilote, il s'inscrit à l'école de Louis Blériot du Buc, école dans laquelle il obtient son brevet civil N°1948 le 4 Mai 1915 à tout juste 18 ans.

Alors que la guerre fait rage depuis Août 1914, Marcel Coadou (qui préfère son troisième prénom aux deux premiers) veut servir son pays et, bien que non mobilisable, s'engage volontairement pour la durée du conflit le 30 Juin 1915. Mais alors qu'il est déjà pilote civil, il est incorporé au 99ème Régiment d'Infanterie. Heureusement, dès le 22 Septembre, il est admis à l'école de pilotage d'Etampes dans laquelle il obtient son brevet de pilote militaire (N° 2445) le 19 Janvier 1916.

Il reçoit également son macaron métallique de pilote qui porte le N°2349.

Brevet1.Coadou                                    

                                                  Macaron de pilote de Marcel Coadou

La première escadrille à laquelle il est affecté est l'escadrille C 9 basée alors à Villers lez Nancy où il arrive le 28 Avril 1916. Cette escadrille est à cette époque équipée de Caudron G4, bimoteur spécialisé dans la reconnaissance.

Marcel Coadou est alors Caporal depuis le 1er Février 1916.

Carte Pilote Coadou1                                            

                                           carte d'identité de pilote d'avion de M. Coadou

Il va effectuer presque tous les jours des missions de reconnaissance pendant lesquelles il va livrer un certain nombre de combats contre des avions allemands. C'est le cas le Dimanche 18 Juin où, avec son observateur le lieutenant Sabouret, il attaque un Aviatik aux environs de Nancy. Après plusieurs échanges de tirs, l'avion allemand semble touché quand leur mitrailleuse s'enraye. Le combat est rompu et se solde par 7 balles dans le Caudron G4 et les câbles de gauchissement sectionnés.

Marcel Coadou est rapidement récompensé de sa vaillance au combat en étant nommé sergent le 16 Juillet 1916.


Coadou.1916

                                                      M. Coadou devant son Caudron G4 baptisé Pépita

Rapidement, il souhaite renforcer l'armement de son Caudron qui n'a comme arme de bord que la mitrailleuse de l'observateur. Inventeur génial comme il le prouvera entre les deux guerres, il "emprunte" à l'armurerie de l'escadrille une mitrailleuse qu'il fixe sur son Caudron, ce qui lui permet de pouvoir tirer vers l'avant et doubler la puissance de feu de son avion.     

caudron              

Marcel Coadou dans son Caudron G4

En tout, avec l'escadrille C 9 Marcel Coadou livrera 9 combats aériens dont certains contre des chasseurs, et ce sont certainement ses talents de pilote qui lui ont permis de s'en sortir indemne.

Très attiré par les missions de chasse, il écrit le 6 Avril 1917 au ministre de la guerre afin d'être affecté à une escadrille de monoplace. Il expliquera d'ailleurs oralement cette attirance par ces termes : "J'en avais marre d'être tiré comme un lapin, je voulais être Chasseur !". Suite à l'acceptation de sa demande, il est transféré le 15 Avril 1917 vers le G.D.E. (Groupe des Divisions d'Entrainement) ou il s'entraine à partir du 20 Avril sur Nieuport et sur SPAD VII. Dès le 3 Mai il est affecté à une escadrille de chasse, la 88 qui a été créée fin Mars 1917, escadrille dans laquelle il arrive le 4 Mai 1917.

Entre temps, le 21 Mars 1917, il est cité à l'ordre de la division : "pilote remarquable à tous points de vue. A livré de nombreux combats notamment le 18 Juin 1916, le 27 Juillet 1916, le 7 Novembre 1916, le 23 Janvier 1917 où, seul, il a pris à partie 4 avions allemands qu'il a forcé à s'enfuir. Le 29 Janvier 1917, le 10 Février, le 14 Février, le 16 Février, a concouru, comme pilote, à la prise de photographies à longue distance dans l'intérieur des lignes ennemies. N'a pas hésité à descendre à basse altitude pour mitrailler les rassemblements de troupe dans un cantonnement ennemi le 21 Janvier 1917".

L'escadrille N 88 se trouve alors à Chaux dans le territoire de Belfort, son commandant est le Capitaine d'Astier de la Vigerie et elle est équipée principalement de Nieuport 17 et 24.

Marcel Coadou consacrera le mois de Mai à faire des essais sur Nieuport et SPAD VII, nouveau chasseur qui arrive petit à petit à l'escadrille, et commencera à participer à des patrouilles de chasse à partir du 14 Juin 1917.

Rapidement, il baptisera son avion du nom de Judex, nom tiré d'un film sorti en Janvier 1917 et racontant les exploits d'un justicier.

Le 2 Juin, l'escadrille s'est déplacée de Chaux jusqu'au terrain de Rugny dans l'Yonne.

Coadou1

M. Coadou devant son Nieuport 24 portant exceptionnellement les deux insignes de la 88 : la bande bicolore jaune et noire et le serpent qui sera l'insigne de l'escadrille après guerre. A noter le nom donné à son avion : Judex.

Le 18 Juin, il est victime en vol d'une panne de bougie qui l'oblige à atterrir très vite. Il se pose dans un champ de seigle, une roue se brise et son avion capote. Il s'en sortira indemne mais son avion est inutilisable.

Nouveaux déplacements pour l'escadrille qui s'installe le 28 Juin à Villesavoye dans l'Aisne, puis le 18 Juillet sur le terrain de Maison Neuve. 

Son premier combat à la 88 Marcel Coadou va le livrer le 27 Juillet lorsqu'il est attaqué par un biplace allemand. Il sera obligé de rompre le combat, sa mitrailleuse s'étant enrayée.

Le 1er Octobre, jour de sa nomination au grade d'adjudant, et alors qu'il vole sur un SPAD VII, il attaque un monoplace allemand qui poursuivait le Capitaine d'Astier de la Vigerie permettant à celui-ci de se dégager.

Malheureusement pour le capitaine, le lendemain Marcel Coadou n'est pas la pour l'aider et empêcher qu'il soit blessé dans un combat aérien. Le capitaine d'Astier de la Vigerie est hospitalisé et sera remplacé dès le 7 Octobre par le capitaine Louis Séjourné qui vient de l'escadrille N 65.

judex.1918.1

M. Coadou dans son SPAD portant un très grand Judex 

Au cours du mois de Novembre, le 15 précisément, Marcel Coadou va vivre une expérience extraordinaire. En effet, il a le privilège d'essayer en vol un Albatros D VII qui a été contraint d'atterrir le 13 Novembre dans les lignes françaises par les pilotes Henriot et Lienhard de l'escadrille SPA 65.

Le 11 Décembre 1917, l'escadrille 88 se déplace sur le terrain de La Noblette dans la Marne.

Les croisières de chasse s'enchainent. Elles sont quasi quotidiennes. Les combats aussi qui jusqu'au mois de Février 1918 ne donnent rien.

Le 2 Février, M. Coadou attaque aux environs de Reims un Albatros qui, après plusieurs minutes de combat, tombe en vrille, redresse et pique dans les lignes allemandes. Il demandera la confirmation de ce qu'il pense être sa première victoire, confirmation qu'il n'obtiendra pas.

Le 3 Février, il combat à nouveau un Albatros sur lequel il tire 85 cartouches sans résultat.

Le 17, alors qu'il se bat contre un biplace allemand, sa mitrailleuse s'enraye, puis son moteur tombe en panne et il est contraint d'atterrir en urgence hélice calée.

Les missions s'enchainent. Le 18, le 20, le 21, le 22 Février. Le mauvais temps l'empêche de voler pendant quelques jours, mais les vols reprennent le 17 Mars.

Une dizaine de jour avant, Marcel Coadou avait appris qu'il était nommé sous-lieutenant à titre temporaire à partir du 7 Mars 1918.

21 Mars, nouveau combat contre un biplace. Le 23 Mars, il fait partie d'une mission de protection du Maréchal des logis Quintard qui attaque une saucisse allemande qui tombera en flammes dans la région ouest de Laon.

24 Mars, 26, 27 Mars, nouveaux combats.

Le 31 Mars, M. Coadou mitraille les troupes allemandes aux environs de la ville de Montdidier.

1er Avril 1918, il attaque au dessus de Montdidier un biplace qui tombe en dégageant une forte fumée noire. Toujours pas d'homologation.

Le 6 Avril, toujours aux alentours de Montdidier, il attaque un biplace qui tombe de 4000 jusqu'à 600 mètres, altitude à laquelle il pique entre Faverolles et Piennes où il s'écrase au sol. M. Coadou demande l'homologation de cette victoire, il ne reçoit pas de réponse ! 

Le jour même, il effectue une reconnaissance aérienne afin de repérer l'avion qu'il a abattu.

COADOU devant son SPAD

M. Coadou devant son SPAD VII aux couleurs de l'escadrille 88

Le 11 Avril 1918, ce n'est pas moins de 4 combats qu'il livre dans la journée contre des monoplaces et des biplaces.

Comme les pilotes en recevaient l'ordre à l'époque, le 27 Avril, il mitraille les tranchées allemandes dans les environs de Montdidier.

Le 2 Mai, il attaque, toujours dans la région de Montdidier un biplace, puis un monoplace Albatros qui s'écrase dans les lignes françaises entre Dompierre et Godenvillers. Revenu à Fouquerolles (Oise), terrain de la 88, il saute dans une voiture pour aller sur les lieux du crash. Arrivé sur place, il constate la mort du pilote allemand mais aussi que la D.C.A. des environs s'est attribué la victoire !! Toujours pas d'homologation !

Marcel Coadou enchaine les croisières de chasse jusqu'au 19 Mai, jour ou il livre trois combats aériens. Le second se déroule contre un biplace au Nord Ouest de Noyon, avion sur lequel il tire une trentaine de cartouches. Finalement, le biplace tombe en vrille entre Crisolles et Genvry. Enfin, il obtient sa première victoire homologuée !  

Le lendemain, il attaque un biplace qui finit par s'abattre vers Assainvillers. Une grande flamme s'élève du point d'impact. M. Coadou demande l'homologation de cette victoire incontestable, toujours aucune réponse !

21 Mai. Croisière de chasse vers Noyon. Il attaque deux biplaces. L'un d'entre eux parait sérieusement touché et pique en spirales au nord de Noyon.

Juin, Juillet, les missions se succèdent. Le 13 Juillet, il est récompensé de sa première victoire par une citation à l'ordre de l'armée : "Sous-lieutenant du 99ème R.I., pilote à l'escadrille 88. Excellent officier chef de patrouille remarquable de bravoure et d'allant, a abattu un avion ennemi."

1er Août. Croisière Soissons - Fère en Tardenois. Peu après 14h00, M. Coadou attaque deux Fokker D VII et finit par descendre l'un d'eux dans les lignes françaises à Villemoyenne. Deuxième victoire homologuée !

  M.Coadou avec trophées Fokker D VII dernier

Marcel Coadou après sa 2ème victoire officielle. Deux pilotes de la 88 montrent des trophées prises sur l'avion allemand : le Maréchal des logis Barré brandit l'altimètre et l'adjudant Brugère déploie les marquages du Fokker.

Le pilote allemand est fait prisonnier, il s'agit du Lt.d. R. Walter Lehmann de la Jasta 10.

Toile Fuselage Fokker VII-252

Marquages du Fokker D VII abattu par M. Coadou

Marcel Coadou gardera comme trophée l'altimètre du Fokker.     

altimetre

altimètre du Fokker D VII immatriculé 252/18

La guerre pour Marcel Coadou ne se passe pas uniquement dans les airs. Le 8 Août, à l'Est de Moreuil, il attaque les fantassins allemands à la mitrailleuse. Il descend jusqu'à une altitude de 100m., tire 500 cartouches, et poursuit les soldats allemands jusque la route de Roye. Il renouvellera ces attaques contre les troupes allemandes les 10 et 11 Août sur les routes de Montdidier et de Roye.

3ème citation pour lui le 19 Août : "Excellent pilote de chasse, d'une audace et d'un entrain hors pair, le 1er Août 1918, quoique survolé par cinq adversaires, a attaqué seul deux avions ennemis qui se dirigeaient sur nos ballons d'observation. Après un dur combat, a réussi à abattre l'un d'eux dans nos lignes."

Le 29 Août, il mitraille les tranchées allemandes.

Le lendemain, aux environs de Soissons, en attaquant 3 biplaces, il reçoit deux balles explosives dans son avion, dont les éclats de l'une d'entre elles le blesse légèrement au bras.

Un évènement important se déroule le 2 Septembre, évènement malheureux mais qui sera profitable à M. Coadou. En effet, le capitaine Gabriel Thomas, commandant de l'escadrille depuis le 1er Août 1918, est blessé au cours d'un combat aérien. Il est évacué le jour même et remplacé par M. Coadou qui est nommé, à 21 ans, commandant par intérim, nomination extrêmement rare pour un sous-lieutenant.

Malgré ses nouvelles fonctions, il livre un nouveau combat aérien le 3 Septembre vers Coucy avec un monoplace D VII qui tombe désemparé vers la forêt de St Gobain. Evidemment, il demande l'homologation de cette victoire, une fois de plus sans succès.

Les croisières de chasse se succèdent. Le 4 Septembre, en collaboration avec l'adjudant Delzenne de la 88 et l'adjudant Pinot de la 84, il attaque aux environs de 18h15 un monoplace D VII et l'oblige à atterrir dans les lignes françaises à Juvigny. M. Coadou se pose près de l'avion allemand pour constater que le pilote allemand est blessé et redécolle en emportant à nouveau des morceaux d'entoilage du D VII. 3ème victoire homologuée !

M. Coadou enchainent les missions de chasse pratiquement tous les jours.

Il effectue une croisière aux environs de Reims le 24 Septembre lorsqu'il aperçoit un biplace allemand. Il l'attaque et finalement l'avion ennemi tombe au Nord-Ouest de Cernay en Dormois. 4ème victoire officielle.

CastanedaG1

M. Coadou aux commandes de son SPAD VII

26 Septembre. M. Coadou attaque un D VII qui tombe en flammes au Sud-Ouest de Louvermont (Nord de Verdun) emportant dans sa chute le pilote dont le parachute s'est pris dans l'empennage. 5ème victoire homologuée et le titre d'As en prime !

Le lendemain, une nouvelle citation à l'ordre de l'armée le récompense de ses victoires : "Pilote de chasse expérimenté et très brave, remarquable chef de patrouille. Le 4 Septembre, à la tête de sa patrouille, a contraint à atterrir dans nos lignes un monoplace ennemi."

Le 29 Septembre, il vole au secours d'un Bréguet 14 qui était attaqué par un Fokker D VII.

Les combats s'enchainent. Le 1er Octobre, il participe à la protection de bombardiers français lorsqu'il attaque, en compagnie du sergent Serene, un D VII à fuselage tango. L'avion allemand s'écrase au nord de Sommepy. La victoire est homologuée, c'est sa 6ème.

M. Coadou quitte le commandement de la SPA 88 le 7 Octobre lorsque le capitaine Rozoy, nommé à la tête de l'escadrille par l'état major, rentre d'une longue convalescence suite à une blessure reçue en combat aérien le 12 Avril 1918.

La 7ème victoire, M. Coadou l'obtiendra le 9 Octobre peu après 16h30 lorsqu'il attaque deux Fokker D VII dont l'un tombe entre les villages de Romagne-sous-Montfaucon, Cierges et Nantillois.

Cinquième citation le 23 Octobre : "Brillant pilote de chasse, adroit, audacieux et brave. Le 24 Septembre, a attaqué un monoplace ennemi qui venait sur nos ballons, et après un dur combat l'a abattu en flammes dans nos lignes" (note de l'auteur : le carnet de vol de M. Coadou mentionne qu'il a abattu un biplace).

Nouvel exploit le 29 Octobre. En croisière libre, il rencontre un groupe de 3 Fokker D VII et n'hésite pas à les attaquer. Il en abat un qui tombe au Nord de Verdun près du village de Consenvoye. 8ème victoire officielle.

SPADXIII.Coadou1

Dessin du SPAD XIII de M. Coadou en Novembre 1918

Le 7 Novembre, une nouvelle citation récompense le talent de chasseur de M. Coadou : "Excellent pilote de chasse, recherchant ardemment le combat, a abattu le 1er Octobre un avion ennemi."

M. Coadou effectuera jusqu'à l'armistice du 11 Novembre 1918 plusieurs missions de chasse et de protection de bombardiers.

A l'heure de la victoire des alliés, M. Coadou peut être fier de son bilan : plus de 560 heures de vol, 59 combats aériens, 9 victoires homologuées (la neuvième a du être homologuée après la guerre parmi les nombreuses victoires non accordées sur le moment), une blessure, 6 citations et la croix de guerre 14-18 avec 6 palmes et une étoile.

Pour ultime récompense de ses exploits pendant la guerre, il reçoit le 25 Novembre 1918 la légion d'honneur avec une nouvelle citation à l'ordre de l'armée : "Pilote aviateur engagé volontaire à 18 ans. S'est distingué dans l'aviation par ses qualités exceptionnelles de bravoure et d'audace. Dans l'aviation de chasse, s'est révélé pilote très brillant et chasseur redoutable. A pris part à toutes les grandes batailles de 1918, déployant une ardeur inlassable dans de nombreux combats et mitraillages. A remporté les 9 et 29 Octobre 1918 des 8ème et 9ème victoires. La présente nomination comporte l'attribution de la croix de guerre avec palmes."

La guerre est terminée, pour autant les vols d'entrainement continuent.

Le 1er Janvier 1919, l'escadrille s'installe sur le terrain de Frolois en Meurthe et Moselle.

Du 4 au 15 Avril, M. Coadou participe à des exhibitions aériennes à Lausanne en Suisse, exhibitions qui ont pour but d'inciter l'armée de l'air helvète à acheter des avions militaires français et permettre ainsi à la France de réduire son parc aérien devenu trop important pour le temps de paix.

Lausanne - 1919.1

       M. Coadou et son SPAD XIII à Lausanne en 1919

Le 7 Mai 1919, l'escadrille SPA 88 s'installe sur le terrain de Spire en Bavière.

M. Coadou continuera les vols d'entrainement sur SPAD mais aussi sur un avion qu'il a souvent combattu, le Fokker D VII.

Alors qu'il souhaite ardemment rester dans l'aéronautique militaire, mais s'étant engagé pour la durée du conflit, il est démobilisé et rayé des contrôles de l'escadrille SPA 88 le 15 Octobre 1919.

Ainsi s'achève la première partie de la vie de combattant de l'air de Marcel Coadou. Mais il n'en a pas fini avec l'aventure aérienne !

La suite dans le deuxième chapitre consacré à la période 1920-1940.

 

Article rédigé grâce à Michelle Coadou (fille ainée du pilote) et Jean-Claude Rougier que je remercie chaleureusement pour m'avoir permis de consulter les archives de M. Coadou.

Reproduction totale ou partielle de l'article interdite sans autorisation préalable.

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 10:51

 

Boris Rabineau (Rabinovitch) est né le 16 septembre 1906 à Zurich en Suisse.

 

Arrivé en France dans les années 20, il obtient la nationalité française le 27 mars 1928.

 

Il entre au service dans l'armée de l'air le 1er octobre 1928, et le 13 novembre s'engage comme volontaire au 34ème régiment d'aviation et obtient le 11 mai 1929 son brevet de mitrailleur.

5 jours plus tard, le 16 mai, il est nommé sergent au moment où il est affecté à la 7ème escadrille du 12ème régiment d'aviation, régiment équipé de Breguet 19. 

Breguet19                                                                           Breguet 19 

 

Il retourne à la vie civile le 15 octobre 1929 et devient ingénieur chez Hispano Suiza.  

B. Rabineau effectue chaque année une période de réserve. Il est promu sous-lieutenant le 29 avril 1933 puis lieutenant de réserve le 10 mars 1935.

Entre temps, le 4 mai 1933, il a obtenu son brevet d'observateur.

 

Comme de nombreux français, il est mobilisé le 3 septembre 1939 et est affecté à la 2ème brigade de bombardement basée à Avord, brigade qu'il quitte en novembre pour être affecté à la direction technique et industrielle, service de l'armement, détaché au cabinet du ministre de l'air.

 

Le 3 mai 1940, il débute un stage de pilotage à Orly.

 

Boris apprend la signature de l'armistice alors qu'il est envoyé en mission au Maroc. Arrivé à Casablanca le 29 juin et décidé à continuer la lutte, il déserte le 30, rejoint Gibraltar sur le cargo Djebel Dersa puis l'Angleterre avec l'Anadyr.

B. Rabineau sur le cargo Anadyr au départ de Gibraltar. Ses compagnons de voyage sont : au 1er plan de G. à D., De Labouchère, Héliès, Doualas, Rabineau, Van Wyrmeersh, Massart. Au 2ème plan : Michelin, Maillet, Magrot, Reynaud de Honington, Hubidos, Dubourgel, Matheron, Huin (photo de Labouchère, coll. Solange Marchal via Many Souffan)

 

Il arrive en Angleterre le 23 juillet, et dès le 25 s'engage dans les Forces Aériennes Françaises Libres dans lesquelles il est enregistré sous le matricule 30627.

FAFL.355.1                              Brevet FAFL de B. Rabineau. Le N° est le 355

 

Affecté au service de l'armement d'août 1940 à mai 1941, il procède à la récupération du matériel aéronautique français dispersé dans différents dépôts de la royal Air Force.

 

Du 10 mai au 30 juillet 1941, Boris est détaché à la central flying school d'Upavon (Wiltshire) pour une remise à niveau. Il est ainsi détenteur du brevet de pilote français mais aussi du brevet de la RAF.

BrevetGB.15.1

          Brevet de pilote de B. Rabineau. Fabrication anglaise numérotée G.B.15.P. 

 

Dès le 1er août 1941, il est affecté à une escadrille de chasse de la RAF basée à Manby (Lincolnshire).

Le 2 décembre, lors d'un vol d'entrainement, il doit poser son Spitfire Mk. V en catastrophe, celui-ci commençant à prendre feu. Dans l'accident il se fracture le poignet et est hospitalisé à l'hôpital de la RAF de Camberley.

Spitfire                                                                                  Spitfire Mk. V

 

Le 17 janvier 1942, il quitte l'escadrille anglaise, et pour des raisons personnelles, demande à être muté dans l'aéronavale française.

Boris Rabineau est muté officiellement dans les Forces Navales Françaises Libres le 1er avril 1942.

BrevetFNFL.71.1                                      Brevet FNFL de B. Rabineau. Le brevet porte le N° 71

 

Après avoir effectué un stage de 3 mois sur l'aviso Cdt Duboc, avoir été détaché au ministry of aircraft production puis à l'état-major de l'aéronavale à Londres, il part aux Etats-Unis fin février 1943 pour une formation de pilote d'hydravion. Avant son départ, il a obtenu le 25 janvier la promotion au grade d'enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve. 

 

Il arrive à l'U.S. naval air base de Jacksonville (Floride) le 4 mars avec le 2ème détachement qui doit constituer avec d'autres le personnel de la 1ère flottille d'exploration des FNFL, la 6 FE. Il apprend à piloter le Catalina PBY et fin Août 1943, il obtient sa qualification de commandant d'avion et peut désormais porter son brevet de pilote FNFL à côté de celui de pilote de l'aéronavale U.S.

BrevetUSN45.1

                           Brevet de pilote de l'US Navy appartenant à B. Rabineau

 

En janvier 1944, il est nommé chef de l'école de pilotage de la marine française sur la base de Pensacola. Il y reste jusqu'au mois d'octobre 1944. Entre temps, il a été promu lieutenant de vaisseau de réserve le 1er avril. 

            Les membres de la 6FE à Jacksonville en 1944. B. Rabineau est au centre

 

Boris Rabineau revient en France le 15 janvier 1945 pour participer à la libération des poches de l'Atlantique. Il est affecté à la flottille 4 F.B. basée à Cognac, flottille qui vole sur SBD Dauntless.

Au début du mois d'avril 1945, il participe à une attaque d'abris bétonnés entre Montalivet et Fondebeau. Lors d'un piqué, et suite à une avarie de volets, son avion s'accroche avec celui du premier maître Pol Didion heureusement sans conséquence dramatique pour les deux équipages.

Dauntless1b

                                                                  SBD Dauntless de la flottille 4 F.B.

 

Le 7 avril 1945, il est nommé chef de la section d'observation aérienne du 1er régiment de canonniers marins puis le 20 mai chef du service de désarmement sur la base Z à Constance (Allemagne).

B. Rabineau devant un Fieseler Storch de la section d'observation aérienne du 1er régiment de canonniers marins

 

Par ordre général N°15, le 7 mai 1945 le général de brigade aérienne Corniglion-Molinier, commandant les forces aériennes de l'Atlantique cite à l'ordre de l'escadre aérienne B. Rabineau : "Excellent pilote courageux et plein d'allant. Au cours des opérations du front de l'Atlantique, a brillamment mené sa section au combat au cours de huit bombardements en piqué exécutés sur des positions allemandes fortement protégées par la DCA." Cette citation comporte l'attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Le 23 mai  1946, il est nommé chevalier de la légion d'honneur avec la citation : " Ancien pilote de l'armée de l'air, rallie les F.F.L. en juin 1940. Volontaire pour l'Aéronautique navale participe à la formation de la 6ème flottille d'exploration. Affecté ensuite à la 3ème flottille de bombardement en piqué, prend une part active aux opérations sur le front de l'Atlantique."

Boris Rabineau est démobilisé le 6 août 1946. 

 

Après avoir été promu capitaine de corvette le 1er décembre 1954, il est rayé des cadres de réserve le 18 septembre 1963 pour limite d'âge.

 

Boris Rabineau est décédé le 24 septembre 2002, et était titulaire de la croix de guerre avec 2 étoiles de bronze, chevalier de la légion d'honneur et avait reçu trois citations. 

 

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 13:47

Barbier1944a 

La biographie complète a été publiée dans le N° 238 de la revue Avions

 

Bernard Barbier est né à Raffetot le 24 Février 1913. 

A 17 ans et demi, le 1er Octobre 1930, il s'engage pour une durée de 8 ans à l'école spéciale militaire. 

Dès le 13 Septembre 1932, il est nommé sous-lieutenant et affecté le même jour à l'école militaire et d'application de l'aéronautique. 

Il est breveté pilote d'avion (N° 24045) le 4 Septembre 1933, mais obtient aussi, alors qu'il est déjà pilote, son brevet d'observateur en avion (N° 2699) le 13 Juillet 1934. 

Le 25 Juillet 1934, il est affecté à la 6ème escadre aérienne basée à Reims. Il vole dans la 2ème escadrille du GC I/6.

Bernard Barbier est nommé Lieutenant le 1er Octobre 1934 au sein de la 6ème escadre, escadre renommée depuis le 11 Août 42ème escadre de chasse mixte.

Le 8 Mars 1938, pendant une tempête de neige, il s'écrase avec son Morane Saulnier 225 sur la montage de Reims. Par miracle, il s'en tire sans une égratignure !

Jean Machet, commandant de la 1ère escadrille (SPA 95) du GC I/42 le choisit le 1er Mai 1936 comme son second. Le groupe est alors équipé de Dewoitine 500 et 501. 

D501.2                               D. 501 de la 1ère escadrille du GC I/42. Le N° 2 est l'avion de B. Barbier

 

Bernard Barbier quitte le 10 Avril 1937 le groupe de chasse pour rejoindre le Groupe Aérien Régional 564 basé à Cuers-Pierrefeu (Var).

Nouvelle affectation le 23 Mai 1938, il est transféré à la 4ème escadre aérienne pour être nommé le 15 Septembre commandant de la seconde escadrille (SPA 153) du GC I/4. B. Barbier est promu capitaine le 15 Septembre 1938. 

Les 27 et 28 Août 1939 le GC I/4 s'installe avec ses Curtiss H. 75 tout neuf sur le terrain de Wez-Thuisy dans la Marne, pour être transféré le 12 Novembre sur le terrain de Norrent-Fontes (Pas-de-Calais).

Curtiss.SPA153                                                   Curtiss H75 de la seconde escadrille du GC I/4 (SHD)

 

Dans cette période que l'on appellera "la drôle de guerre", le GC I/4 mène de nombreux combats contre les avions allemands.

Notamment, le 23 Novembre où Bernard Barbier accompagné de son co-équipier attaque, mais sans succès, un Heinkel 111.

Par contre, le 13 Janvier 1940, en patrouille avec le sergent Lemare, il rencontre vers 13h00 un Dornier17 qui faisait route vers le sud de l'Angleterre. L'avion allemand ayant repéré les français accélère. Bernard Barbier réussit à le rattraper et à placer plusieurs attaques. A l'issue d'une poursuite d'une demie heure, le Do 17 tente de se poser dans un champ près du village de Les Hemmes (Pas de Calais). Le train d'atterrissage lâche et l'avion finit sur le ventre.

La victoire sera attribuée conjointement aux deux pilotes qui reçoivent le 3 Février des mains du général D'Astier de la Vignerie la croix de guerre.

Dornier

                                 Le Dornier 17 abattu par B. Barbier et Lemare

 

Une citation a l'ordre de la 1ère armée aérienne récompense le 6 Février cette victoire : "Commandant d'escadrille de chasse dont la valeur et l'audace sont un exemple pour tous. A abattu, avec son équipier, un avion de reconnaissance ennemi dans nos lignes, après un combat à 9000m d'altitude et poursuivi en vol rasant." 

Le mois de Mai voit le groupe changer de terrain. Le 1er il repart pour Wez-Thuisy pour gagner le 10 Mai le terrain de Dunkerque-Mardyck. 

Dès le 11 Mai le GC I/4 soutient plusieurs combats contre l'aviation allemande.

Au cours de l'un deux B. Barbier est légèrement blessé à l'œil par une balle tirée plein travers par un Messerschmitt 109.

Il rompt le combat et rentre au terrain accompagné par l'adjudant-chef Kesse.

Le 16 Mai, il engage entre Beveland et Walcheren (Belgique) un avion d'observation Henschel 126, tire 200 coups et neutralise le mitrailleur arrière. L'avion est touché mais ne lui sera compté que comme victoire probable.

Wez Thuisy1                                                       B. Barbier au PC du groupe de chasse I/4 (SHD)

 

Devant l'avancée allemande, le groupe de chasse est transféré le 20 Mai à Villacoublay puis le 1er Juin à Evreux-Fauville. 

Le 5 Juin, une patrouille du GC I/4 effectue une mission de protection de 7 Breguet 693 sur Abbeville. Soudainement les avions français sont attaqués par des Messerschmitt 109, et au cours du combat B. Barbier abat en compagnie du lieutenant d'Alançon un Me 109 au-dessus de la forêt d'Eu (Seine Maritime). Cette victoire lui sera homologuée.

Le lendemain vers 19h30, en vol avec le sergent Keller, il rencontre un Henschel 126 sur lequel il tire 2525 balles ! L'avion s'écrase vers Preuseville (Seine-Maritime), ce sera la 3ème et dernière victoire de B. Barbier lors de la campagne de France.

Barbier.1940.1a      B. Barbier devant son Curtiss en compagnie des deux marraines de l'escadrille SPA 153

 

Le 10 Juin le groupe se déplace sur le terrain de Droisy (Eure) puis le lendemain sur le terrain de Chartres. 

Ce 11 Juin, tentant de repérer en volant à basse altitude le PC du groupe vers Yvetot, B. Barbier est blessé au pied par des tirs venant du sol.

Malgré la douleur, il parvient à se poser en campagne à l'est d'Evreux et rentre en stop à Chartres ! Il est aussitôt évacué sur l'hôpital de Chartres. La bataille de France s'achève ainsi pour lui.

C'est le lieutenant Tardy de Montravel qui le remplace à la tête de la seconde escadrille du GC I/4.

En récompense de ses actes, Bernard Barbier est nommé chevalier de la légion d'honneur le 23 Juin 1940 avec cette citation : "Chef d'escadrille de premier ordre, effectuant à la tête de son unité toutes les missions depuis le début de la bataille. Blessé en combat aérien le 11 Mai en Hollande, demeuré à la tête de son unité, a effectué du 10 Mai au 11 Juin plus de 30 missions de guerre. De nouveau blessé le 11 Juin au cours d'une mission périlleuse au dessus de troupes encerclées, il a réussi cependant à rentrer dans nos lignes. A tenu, malgré sa blessure, à se faire transporter auprès du commandant pour rendre compte de sa mission."

Le lendemain, il est à nouveau cité à l'ordre l'armée aérienne : "Brillant chef d'escadrille qui le 5 Juin 1940 a réussi à abattre un Messerschmitt 109 (2ème victoire). Le 6 Juin a poursuivi jusqu'au sol et gravement endommagé un Heinkel 126 au cours d'une mission de protection de notre aviation."

En Novembre 1940, il est muté à la 1ère escadrille (SPA 94) du GC II/1, groupe basé au Luc (Var) et équipé de Bloch 152.

Bloch152.SPA94                                                          Bloch 152 de la 1ère escadrille du GC II/1

 

Le 5 Avril 1941, B. Barbier est à nouveau affecté au GC I/4 qui est alors basé à Dakar-Ouakam (Afrique Occidentale Française).

Nouveau changement en Septembre 1941 puisqu'il est nommé commandant de la 6ème escadrille de chasse autonome basée à Thies (près de Dakar), escadrille qui utilise des Curtiss H75. 

4 mois plus tard, il est muté à la 3ème escadrille (SPA 26) du GC II/6 basé à Thies et équipé de Dewoitine 520. B. Barbier en devient le commandant le 22 Avril 1942.   GC2.6.Thies1942

                                    B. Barbier et le GC 2/6 à Thies en 1942

 

En Janvier 1943, il est à nouveau affecté au GC I/4, en l'occurrence à la 3ème escadrille la SPA 124 Jeanne d'Arc.

Les groupes de chasse français basés en Afrique ayant repris la lutte à côté des alliés depuis Mai 1943, B. Barbier part du 14 Mai au 15 Juillet à l'école d'application du personnel navigant à Marrakech afin de se perfectionner au matériel américain.

Du 18 Juillet au 16 Novembre 1943 il est affecté au célèbre groupe de chasse La Fayette comme commandant adjoint, groupe qui vole sur Curtiss P40. Le La Fayette est alors basé en Algérie, et les missions consistent surtout à la protection aérienne de convois en mer.

P40.SPA167          pilote du GC La Fayette montant dans son P40 de la 2ème escadrille les Cigognes (ECPAD)

 

Nouvelle affectation pour Bernard Barbier fin Novembre 1943. Il est nommé commandant du groupe de chasse 2/3 Dauphiné. Ce groupe est alors équipé de Hurricane II C et effectue surtout des missions de protection de convois en mer.

Dauphine1                               Patch en cuir du GC 2/3 appartenant à Bernard Barbier

 

A partir de Mai 1944, les entrainements sur Republic P47 Thunderbolt commencent, les missions se font exclusivement sur P47 à partir de Juin.

A partir du 13 Juin , les missions sur l'Italie et notamment l'ile d'Elbe se succèdent, le GC 2/3 couvre les troupes françaises qui débarquent sur l'ile.

Le 17 Juin, B. Barbier commande une mission d'attaque du port de Rio-Marina. Les P47 attaquent les batteries, bombardent le port, détruisent une jetée, coulent deux péniches et réduisent au silence les nids de mitrailleuses.

Ces actions valent au groupe de chasse une citation du général Delattre de Tassigny qui, en tant que commandant des forces de débarquement dans l'ile d'Elbe, félicite le GC 2/3 et son commandant le capitaine Barbier pour la part active et heureuse que ce groupe a pris dans la conquête de cette ile.

P47.SPA81.2                                P47 Thunderbolt de la 2ème escadrille (SPA 81) du GC 2/4 Dauphiné

 

B. Barbier est promu Commandant le 25 Juin 1944.

Les missions sur l'Italie continuent tout le mois de Juillet et au mois d'Août celles sur la France s'intensifient, notamment à partir du débarquement en Provence le 15 Août.

En Octobre 1944, B. Barbier est nommé commandant en second de la 4ème escadre de chasse, mais continue de voler avec le GC 2/3 et effectue plusieurs missions en Alsace puis sur l'Allemagne.

4emeE.C.1          insigne de la 4ème escadre de chasse appartenant à B. Barbier. L'insigne porte le N° 3

 

Au cours d'une de ces nombreuses missions, le 3 Janvier 1945, alors qu'il attaquait un train en Allemagne, B. Barbier eut son avion sérieusement touché par la Flak qui démantela complètement les gouvernes de son P47. Il réussit toutefois à regagner la base de Luxeuil. 

En Mars 1945, il prend la direction du 3ème bureau du 1er corps aérien, et ne réalise plus aucune mission de guerre jusqu'au 8 Mai.

B. Barbier est fait officier de la légion d'honneur le 16 Juin 1945.

En Juin 1945, il effectue deux vols d'entrainement sur P47, et en Septembre il est lâché sur Spitfire.

A peine le deuxième conflit mondial terminé, militaire de carrière, Bernard Barbier repart au combat. En effet, il est affecté en Indochine où il arrive en Décembre. Ce mois la, il effectue trois vols d'entrainement sur l'avion japonais récupéré par l'armée de l'air française, le Hayabusa KI.43 III surnommé Oscar.

Dès le mois de Janvier il effectue des missions de mitraillage à bord de son Spitfire VIII puis IX. En Février 1946, il est nommé commandant de la 1ère escadre de chasse.

1ereE.C.1                                   insigne de la 1ère escadre de chasse appartenant à B. Barbier

 

En récompense de ses combats avec les groupes de chasse américains en 1944 il reçoit le 25 Février 1946 l'Air medal.

Le 15 Mars 1946, il part seul pour une mission de reconnaissance sur Spitfire Mk. IX. Ayant des problèmes mécaniques, il doit se poser dans une rizière. Très vite, il est attaqué par les soldats Vietminh, et malgré une défense héroïque il est abattu.

Son corps atrocement mutilé ne sera retrouvé par des légionnaires que trois jours plus tard. Bernard Barbier avait 33 ans.

Ses obsèques seront célébrées le 19 Mars dans la cathédrale de Saïgon.

Il est cité le 21 Juin 1946, à titre posthume, à l'ordre de l'armée aérienne : " Officier supérieur animé du patriotisme le plus pur. Pilote de chasse et commandant d'escadre de très grande classe. Après s'être brillamment distingué au cours de la guerre 1939-1945, a rejoint l'Indochine pour participer aux opérations de pacification. Au retour d'une mission aérienne au profit des opérations du Moyen Donnai, n'a pas hésité à faire un crochet pour renseigner le commandant du secteur sur la situation vers Longh Thanh. Contraint à un atterrissage forcé au moment où, ayant repéré une bande rebelle, il la prenait en chasse. S'est battu à terre seul contre un groupe important. A succombé sous le nombre après s'être vaillamment défendu. Emporte dans une mort glorieuse l'admiration de tous. Restera un des plus beaux exemples de la campagne d'Extrême-Orient 1945-1946."

Cette citation s'accompagnait de l'attribution de la croix de guerre avec palme. 

 

Je remercie très chaleureusement Christian Barbier, fils de Bernard, pour m'avoir permis de consulter les documents de son père, permettant ainsi la rédaction de cet article. 

 

 

 

 

 

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 13:51

Portrait2

Robert Soalhat est né le 5 Février 1894 à Vichy.

 

A 19 ans, le 23 Novembre 1913, il s'engage au 92ème régiment d'infanterie.
Il est mobilisé le 2 Août 1914, et combat en tant que cycliste du 3ème bataillon du 92ème régiment.
Au cours des différentes batailles, il obtient 3 citations à l'ordre de l'armée pour bravoure, et reçoit la croix de guerre en 1915 ainsi que la croix de Verdun.
 
En Août 1917, il demande son transfert dans l'aviation, et il y est admis le 15 Septembre. Dès le 22 il commence son apprentissage au vol au centre d'aviation militaire d'Etampes puis d'Avord. Il est breveté pilote le 9 Novembre 1917.
CarteMilitaire                                           Carte de pilote militaire de R. Soalhat (document J. Soalhat)
 
Le 20 Janvier 1918, il passe à l'école d'aviation de combat de Pau pour finir son apprentissage, et arrive au Groupe des Divisions d'Entrainement début Février. La, il y vole sur Nieuport, Morane, et enfin SPAD. Il est affecté à l'escadrille SPA 158 le 10 Juin, escadrille dans laquelle il arrive le 12.
 
L'escadrille 158, qui est alors équipée de SPAD VII, avait été créée le 1er Janvier 1918 sur le terrain de Bonneuil (Oise). Elle alors commandée par le capitaine J. Chaudron et basée sur le terrain d'Auvillers dans l'Oise. 
 
La 158 avait choisi comme insigne un serpentaire ailes déployées combattant un serpent.
SPA158Le 14 Juin voit la première victoire officiellement homologuée pour l'escadrille. Le Sgt Ropert abat ce jour la un avion de reconnaisance au Nord-Ouest de Ressons-sur-Matz (Oise).  
 
Au mois d'Août, la SPA 158 est mise en oeuvre dans le cadre de la bataille de Picardie, d'abord autour de Montdidier puis de Noyon.
 
La seconde et dernière victoire officielle de la 158 est obtenue le 21 Août lorsque le Sgt Rand, le Mdl Proal et le Cpl Lassoudry abattent en flammes un biplace au nord de Noyon (Oise). 
Soalhat6                  R. Soalhat à côté de son SPAD portant l'insigne de l'escadrille (document J. Soalhat)
 
Le 25 Août, la 158 est unie aux escadrilles 82, 160 et 161 pour former le Groupe de Combat 23 placé sous les ordres du capitaine Gastin.
Le GC 23 participe à la poussée vers la ligne Hindenbourg et à la prise de Noyon. 
 
Robert Soalhat participe à de nombreuses patrouilles, notamment le 4 Septembre au cours de laquelle il combat un L.V.G. allemand. 
 
Il est nommé sergent le 12 Septembre 1918.
 Soalhat10
     R. Soalhat devant son SPAD surnommé kikie. A noter la couleur blanche de l'insigne d'escadrille
 
Le 20 Septembre, le G.C 23 part pour le Nord de la France, ou il stationne tout d'abord sur le terrain du Parcq puis de Zutkerque (Pas de Calais) et enfin à partir du 25 Septembre sur le terrain de Cappelle près de Dunkerque, terrain à partir duquel l'escadrille SPA 158 est employée au dessus de la Belgique et prend part aux batailles de la Lys et de l'Escaut.
 
L'escadrille fait mouvement le 4 Octobre et s'installe sur le terrain de Leffrinckoucke (Nord). 
 
Le 23 Octobre, R. Soalhat est évacué sur l'hôpital militaire de Dunkerque et ne reviendra pas à l'escadrille. Il est rayé des contrôles le 9 Novembre.
 
L'escadrille SPA 158 fut dissoute le 19 Mars 1919 sur le terrain de Sommesous (Marne).
 
Robert Soalhat est décédé à Paris en 1963.
 
Je remercie très chaleureusement Jacques Soahlat, fils de Robert, qui m'a transmis l'ensemble des documents permettant la rédaction de cet article.
 
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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 13:44

CHAVASTELLEa 
Maurice Chavastelle est né le 9 Juillet 1896 à Paris.

 

Après des études de dessinateur, il s'engage volontairement le 4 Décembre 1914 pour la durée de la guerre, pour être le 11 incorporé au 59ème régiment d'artillerie comme soldat 2ème classe.

Après plusieurs mois d'entrainement, il part au front le 12 Juin 1915.

M. Chavastelle est promu brigadier le 15 Janvier 1916 puis Maréchal des logis le 17 Mars 1917.

 

Ayant émis le souhait de passer dans l'aviation, il est détaché le 30 Juin 1917 au 1er groupe d'aviation comme élève pilote.

A l'issue de sa formation, notamment à l'école d'Avord, il obtient le 24 Septembre 1917 son brevet de pilote (N° 8882).

Le 14 Octobre, il arrive au G.D.E. (Groupe des Divisions d'Entrainement) pour finaliser sa formation et connaître son unité d'affectation.

 

Il est transféré le 15 Décembre à l'escadrille N 150 qui est basée à Chaux près de Belfort. M. Chavastelle y arrive le 17 et se présente au lieutenant L'Huillier, commandant de la 150.  

Le samedi 22 Décembre, le Nieuport 24bis N° 4676 lui est attribué, et dès le lendemain, il commence ses vols d'entrainement.

Nieuport                                                                    Nieuport 24bis de l'escadrille N 150   

 

Tout comme le reste de l'escadrille, M. Chavastelle effectue de nombreuses missions près de la frontière Suisse, notamment pour la protection des avions de réglage d'artillerie.  

Début 1918, les premiers SPAD VII arrivent à l'escadrille.

 

Le 4 Janvier, l’escadrille part pour Corsieux en vue d’une offensive. Chavastelle, qui a dû se poser à Epinal pour faire le plein d’essence capote à l’atterrissage sur une butte de terre recouverte par la neige. Il rentre à l’escadrille le 5 avec ses instruments de vol et sa mitrailleuse Wickers.

 

Le 10 Janvier 1918, la N 150 est regroupée avec la 78, la 112 et la 151 dans un nouveau groupe de combat, le G.C. 16 sous le commandement du capitaine Menj Jules.

Le 25 Février, M. Chavastelle part à Luxeuil en voiture chercher le SPAD VII N° 2525, avion avec lequel il rejoint le terrain de la 150.

C'est à cette époque que l'escadrille choisit comme emblème un condor noir qui sera peint sur tous les avions. La 150 s'appellera désormais SPA 150.

EntoilageSPA150

                            Entoilage avec le condor noir provenant du SPAD XIII de M. Chavastelle

 

Le 26 Février, il fait peindre sur son avion les inscriptions ainsi que l'insigne de l'escadrille. Son avion porte à cette époque le N°6.

Les deux mitrailleurse Wickers sont montées sur le SPAD les 1er et 2 Mars.

 

Les pannes sont fréquentes avec les premiers SPAD. M. Chavastelle en a subit de nombreuses, dont l'une (rupture de bielle) le 22 Mars entraine peu de temps après le décollage un arrêt net du moteur à une altitude de 30 mètres. Contraint de se poser face au départ, il ne peut éviter la rivière La Savoureuse qui coule près du terrain et y capote. 

accident4     M. Chavastelle devant son avion dans la rivière La Savoureuse le 22 Mars 1918

(collection S.H.D.) 

 

A partir du 1er Avril 1918, la SPA 150 sera stationnée sur différents terrains de l'Oise pour soutenir plusieurs offensives des armées alliées.

 

La SPA 150, comme l'ensemble du G.C. 16, est mise à la disposition de la 3ème armée (général Humbert) qui est engagée dans les combats acharnés de la 1ère bataille de Noyon (2ème bataille de Picardie) qui permettent d’enrayer de justesse la ruée allemande.

Chavastelle4         M. Chavastelle (debout, 3ème en partant de la gauche) avec certains pilotes de la 150

Le 11 Avril, l’escadrille subit une terrible perte lorsque son commandant, le capitaine L’Huillier, revenant d’une patrouille, s’écrase soudainement et sans raison apparente. Il meurt sur le coup. Il est remplacé à partir du 21 Avril par le lieutenant Decaix Henri qui vient de l’escadrille SPA 83.

Le 26 Août, le Lt Decaix quitte la SPA 150 pour prendre le commandement d’une nouvelle escadrille, la SPA 244. Il est remplacé par le Lt Achard.

Le 10 Septembre, l'escadrille se déplace à Vaucouleurs dans la Meuse pour prendre part à la grande offensive de St Mihiel dans laquelle l'armée Américaine est massivement engagée.

M. Chavastelle participe à de nombreux combats aériens à bord de son SPAD XIII N° 4731 et portant le chiffre 5.

spad de CHAVASTELLE                        SPAD XIII de M. Chavastelle qu'il avait baptisé "tsoin-tsoin IV"  (collection S.H.D.)

 

C'est sur le terrain de Hautes-Marzelles (Ardennes) que la SPA 150 apprend le 11 Novembre la signature de l'armistice. 

Le 13 Novembre 1918, le groupe se pose au Bourget afin de préparer les manifestations de célébration de la victoire qui ont lieu à Paris le 17. Maurice Chavastelle, comme toute l’escadrille SPA 150, participe au défilé aérien qui survole les Champs Elysées sur lesquels paradent les troupes françaises et alliées.

M. Chavastelle restera à l'escadrille 150 jusqu'à sa dissolution le 2 Avril 1919.

Ses actions de guerre lui vaudront une citation : "Excellent pilote de chasse ayant toujours fait preuve de belles qualités d'audace et de ténacité. Plus de 250 heures de vol sur les lignes ennemies".

 

Entre les deux guerres, M. Chavastelle effectuera de nombreuses période volontaire comme pilote de réserve.

Il est mobilisé le 5 Septembre 1939 en tant que lieutenant de réserve et nommé le 22 Avril 1940 commandant de la compagnie de l'air N°137/104.

Il est fait prisonnier le 25 Mai 1940 et sera libéré le 16 Août 1941.

 

Atteint par la limite d'age, il est rayé des cadres de réserve le 9 Juillet 1950. Il était alors capitaine.

M. Chavastelle est décédé en 1982 et était titulaire de la légion d'honneur, de la croix de guerre 14-18 avec étoile, de la croix du combattant, de la médaille interalliée ainsi que de la croix de guerre 39-45.

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